En matière de DPP, il n’existe pas dix mille traitements. 90% du temps, on vous aiguille vers un/une psychiatre/psychologue. Le choix se fait à l’intuition, l’un est médecin, l’autre a un diplôme différent. C’est un peu au feeling. J’ai choisi de suivre la recommandation de ma sage-femme.
C’est comme ça qu’un beau jour de mars, j’ai atterri sur le divan d’une psy. Enfin plutôt dans un fauteuil face à elle, le divan c’est pour les films. Je plaisante, mais je me suis vraiment posée la question. Serais-je allongée ou assise ? Aura-t-elle une tête un peu lunaire ou bien sera-t-elle madame tout le monde ?
La réalité est bien plus terre à terre. Son bureau ressemble à n’importe quel bureau d’un médecin. Un ordinateur, des dossiers, un boîtier à carte vitale, deux fauteuils face à elle. Il y a bien un divan dans la pièce. Mais il est recouvert de dossiers et ne donne pas vraiment envie de venir s’y reposer…
Elle a ouvert un dossier vierge, a inscrit mon nom et a commencé sa série de questions. Banales d’abord, puis plus personnelles. On a balayé mon enfance, mes souvenirs, mes parents, mon adolescence, mes relations amoureuses, mes études. Une question revenait souvent : avais-je des angoisses. J’ai toujours eu du mal à y répondre. Le mot angoisse sonne tellement fort à mes oreilles que je réponds systématiquement non. Pourtant, oui j’en ai. Mais je les minimise. Ou alors nous ne mettons pas le même sens derrière ce mot. J’associe les angoisses aux crises d’angoisse, au coeur qui s’accélère, aux sueurs froides, aux idées noires etc… Je n’ai jamais connu cela… J’emploie donc le mot stress ou inquiétude.
J’ai donc répondu, en détail, petit à petit ma langue s’est déliée. Je n’ai pas pleuré, juste parler, parler, parler. Je lui coupais presque la parole, pour être sûre de ne rien oublier, de ne rien garder. Je voulais repartir de ce cabinet vide et légère. Ne surtout pas ramener chez moi ce qui m’encombrait tant.
Sans surprise, la DPP a été confirmée, sous une forme légère. Je ne m’autorise pas à me tromper, à tâtonner, à ne pas savoir. Je suis trop exigeante avec moi-même. Rien de nouveau sous le soleil donc…
En finissant la séance, j’étais tellement soulagée d’avoir vidé mon sac que j’ai failli partir sans payer ! Elle m’a demandé si je règlerai la prochaine fois, j’ai marqué un temps d’arrêt avant de comprendre que j’oubliais tout simplement de payer ma séance…
Je suis repartie avec ma prescription et ses derniers mots qui résonnaient dans ma tête : « autorisez vous ». Depuis, j’arrive, je crois, à m’autoriser davantage.